« Au début étaient les moteurs ». Tel pourrait commencer une Genèse du XXième siècle. Encore que notre propos ne soit ni mystique, ni historique. Dans une enfance baignée par le ronronnement des automobiles et par la lumière bleutée des téléviseurs, nous n’avons guère perçu autre chose d’aussi prégnant (si l’on oublie les derniers cinémas de quartier) . Mais notre propos n’est pas nostalgique, non plus! Nous pourrions aussi nous rebeller, dénoncer une société automobile et audiovisuelle. Mais, même si nos corps sont rendus prisonniers, prisonniers des moteurs et de  l’illusion de puissance qu’ils procurent et prisonniers des tubes cathodiques et de leur attrait hypnotique, les sens reprennent le dessus.
Figurer tout cela, voilà!



Jusqu’à 16 moteurs à essence en action sont élevés à trois mètres du sol par des tiges métalliques, constituant comme une forêt. À chaque moteur est accrochée une petite ampoule bleue qui descend au ras du sol jonché de plumes blanches au travers duquel on est tenté de s’aventurer. L’ensemble peut être installé au milieu d’une quinzaine de voitures qui forment un dédale et permet aux spectateurs d’accéder plus ou moins aisément au parterre de plumes. Ce projet a été réalisé en collaboration avec Jean Marc Dallanegra et exposé plusieurs fois : Installation sauvage devant la BNF 06/99, Artuel 99, Beyrouth (Liban) 10/99, W-E Art, Paris 10/00, Installations sauvages dans un champ et sur une plage du débarquement en Normandie 06/01